Paroles de multiplicateurs
Lucien Laizé
Lucien Laizé est un agriculteur multiplicateur de semences bio. « Mon métier, c’est de recevoir des graines d’un établissement semencier… des graines certifiées, de qualité, de les multiplier… puis de leur restituer les semences produites afin qu’ils les commercialisent auprès des maraîchers ou des jardiniers ».
Basile Faucheux
Découvrez Basile Faucheux, jeune agriculteur spécialisé en multiplication de semences potagères (carottes, d’oignons, radis et épinards). Depuis l’enfance, Basile est animé par l’amour de ce métier « Il faut de la patience, du temps, de l’observation, beaucoup d’observation, de la technique, énormément de technique… ». Retrouvez Basile dans les champs et sur de surprenantes machines !
Grégoire de la Roussière
La production de semences au cœur de mon projet humain.
A 35 ans, Grégoire de la Roussière s’est installé sur une exploitation familiale de Villasavary, dans l’Aude. Il exploite actuellement 63 ha, principalement dédiés à la production de semences.
«La production de semences est au cœur de mon projet humain. C’est le process de production qui m’a passionné et orienté vers l’agriculture. La production de semences me permet d’aller chercher une valeur ajoutée indispensable à la viabilité de mon entreprise. De plus la grande diversité d’espèces, de conduites culturales, de matériels spécifiques représente la chance d’un apprentissage continu et sans cesse renouvelé. Difficile de s’ennuyer : c’est passionnant, tout simplement !
Je suis actif dans plusieurs organisations professionnelles car j’ai une certitude bien ancrée : celle qu’il nous faut collectivement être acteurs des choix concernant nos métiers et nos territoires sinon d’autres s’en chargeront à notre place avec parfois des conséquences funestes pour l’agriculture. Ces différentes implications représentent pour moi une chance magnifique de pouvoir échanger, apprendre, confronter les points de vue et même… rêvons un peu, de peser dans les choix concernant notre avenir.»
Guillaume Baucher
Se regrouper pour mieux embaucher
Ce spécialiste des semences potagères a repris l’exploitation familiale de 185 hectares dans le Loir et Cher, en petite Beauce. Aux deux tiers, les surfaces sont cultivées en céréales, le reste en production de semences : carotte hybride, chicorée, mâche, pois, radis….
Certaines phases de la production de semences sont particulièrement exigeantes en main d’œuvre. Guillaume Baucher l’affirme : « Ce sont des travaux répétitifs, fatigants. On le sait bien, car on est avec les saisonniers, sur le terrain, avec nos cottes et nos bottes. »
Les producteurs de semences de la région de Mer (41) font face aux mêmes pointes d’activité, exigeantes en main d’œuvre, aussi l’idée du groupement d’employeurs leur est-elle venue en 2007 et a abouti en 2008 à la constitution du Groupement d’Employeurs des Semenciers Ligériens (GESL) sous la forme d’une coopérative. Travail en commun, respect des personnes, solution collective, structure coopérative, développement de l’emploi local : des valeurs traditionnelles en agriculture.
« Nous avons des besoins ponctuels mais impératifs de main d’œuvre. On se débrouille, et l’on crée des moyens ensemble. C’est du bon sens ! Aujourd’hui, on aurait du mal à s’en passer ! »
Guillaume Chartier
S’impliquer et développer l’esprit de filière
Agriculteur multiplicateur de semences depuis dix ans, Guillaume Chartier est aussi président de la FDSEA de l’Oise.
« J’aime l’idée de multiplier différentes espèces car cela exige d’améliorer l’expertise et le suivi de la culture. Ce qui impose de se remettre en cause et de se former en permanence. Cela permet aussi d’augmenter la valeur ajoutée de nos terres sans que ce soit par croissance externe. Cela revient à faire plus avec le même périmètre de travail.
La section semences de la FDSEA, section qui a pour but de représenter les multiplicateurs de l’Oise et de défendre leurs intérêts vient d’être renouvelée. Dans un premier temps, un gros travail d’identification des multiplicateurs doit être fait. Ensuite il faudra réussir à les impliquer, à les rendre actifs. Notre filière souffre d’un manque de différenciation technique par rapport à la filière meunière et à celle de l’alimentation animale. Mon but est de rassembler et d’unir les agriculteurs multiplicateurs pour mieux défendre nos valeurs. »
Jean-Marie et Louis-Joseph Baillais
Il faut aimer son métier
Installé dans la Nièvre (58), Jean-Marie Baillais s’est passionné pour la production de semences d’oignon. A l’heure de la retraite, il y a quatre ans, il a passé le relais à son fils Louis-Joseph, tout en gardant un œil avisé sur cette production.
Pour Jean-Marie et Louis-Joseph Baillais, la culture présente des contraintes spécifiques comme le travail manuel, la technique et une attention soutenue. Les atouts restent bien plus nombreux que les contraintes et « la culture d’oignon semences apporte une réelle valeur ajoutée ». Cependant il y a deux points de vigilance qui ressortent. Le premier est qu’ « il est important de travailler avec des maisons fiables, qui accompagnent techniquement et financièrement les producteurs. » Le deuxième concerne la sensibilité accrue des productions de semences aux aléas climatiques, comparées aux grandes cultures.
« Les semences d’oignon, ça m’a passionné et ça m’a permis de gagner ma vie sur une petite exploitation. Il faut faire son travail correctement, sans se désoler les mauvaises années. Mais il ne faut pas faire ça seulement pour gagner de l’argent, il faut aimer ça. »
Jean-Marie Laganier
Les fruits d’un travail d’équipe
Producteur de semences de betteraves depuis plus de trente ans, Jean-Marie Laganier revient sur les acquis techniques et économiques de la filière. Il dresse un bilan positif et encourage le rajeunissement de l’équipe de responsables.
« Le contexte économique actuel est ce qu’il est, le marché du sucre est mondial, le contexte européen risque d’être un peu perturbé avec la suppression des quotas en 2017 mais de manière générale, la filière de semences de betteraves a beaucoup progressé. ». En 2009, un très bon accord interprofessionnel a été mis au point. Cet accord a été adopté au sein de notre section au bon moment. Toute la filière en est sortie renforcée, c’est du gagnant- gagnant !
Pour l’avenir je reste résolument optimiste. Nous transmettons à la nouvelle génération une situation saine, avec de bonnes relations avec les établissements et au sein de l’équipe de professionnels. Il faudra veiller à l’unité de la section et aussi donner les moyens aux responsables afin qu’ils puissent se libérer et représenter les multiplicateurs de semences de betterave sans restriction. Longue vie à la FNAMS et à sa section betterave ! »